La Bourgogne baltique.

Son nom fait rêver nombres d'épicuriens, pourtant son origine n'est pas connue par tous. Derrière le nom "Bourgogne" se cache une histoire surprenante, qui trouve ses racines dans la mer Baltique, sur l'île danoise de Burgundarholm. Les insulaires, les Burgondes, sont de vaillants guerriers qui participent à de nombreuses invasions et migrations européennes. Au Ve siècle, depuis Genève, le roi des Burgondes, Gondebaud, unit son peuple et part guerroyer contre les Francs, pour enfin trouver une terre d'accueil. Au nord de Lyon, en 516, le roi Gondebaud meurt, il laisse à la postérité son nom "Burgonde", "Bourgogne" en français à la région. Les sculptures du monarque sont rares, une se cache dans les murs de la place du Bourg-de-Four à Genève.

Bourgogne terre d'accueil.

De nos jours, la Bourgogne est une grande région, ses frontières dessinées par les politiciens et les intérêts économiques, dépassent largement, le sud de la vallée de la Saône, son cœur historique. La fertile vallée de la Saône est un lieu de passage depuis l'homme de Neandertal. Les migrations sont venues avec leurs techniques d'agriculture, sylviculture, d'élevage. Avec ses voisins de La Bresse, du Lyonnais et du Charollais, ils profitent de ces savoir-faire et développent des techniques culinaires originales.  Au fil du temps, la table bourguignonne devient un art, un hymne gastronomique aux notes locales, des casseroles rebelles résistant à la malbouffe qui envahit nos assiettes. Épargnée par les industries polluantes et la culture intensive, la Bourgogne devient une terre de prédilection pour l'élevage bio et les centres de permaculture. Mais, le travail se fait rare, les villages se vident au profit des villes, les balcons sans fleurs et les volets fermés se généralisent. Profitant de prix immobiliers bas, des Suisses, Hollandais ou Anglais, ont trouvé dans les vertes collines bourguignonnes, une résidence secondaire, à deux heures d'avions ou de voiture, de chez eux. Ces expatriés du week-end redonnent un peu de vie dans la région. Ils se retrouvent sur les marchés du samedi, où la myriade de créateurs gastronomiques réanime à leurs façons les recettes de grands-mères.

Paysages d'inspiration.

Attirés par ce foisonnement de culture, des artistes viennent des quatre coins du monde poser leurs valises en Bourgogne, où le temps semble s'être arrêté. Alexis Bourtchalovski est un peintre, qui a fui Paris et son stress permanent, pour s'installer au sud de la Bourgogne, près du hameau de Plaisance. Une vieille ferme oubliée s'est transformée, au fil des années, en atelier. Sculpteur à ses heures, il restaure, pour arrondir ses fins de mois, les fontaines et les détails anciens des maisons. Peintre reconnu, il a reçu, le titre officiel d'artiste de Bourgogne. Il organise, des rencontres entre les artistes du coin, le mardi soir dans son atelier. Une synergie s'installe, les autorités ont trouvé dans l'art, le chaînon manquant dans le menu déjà long de ses plaisirs régionaux. Quand Alexis est en manque d'inspiration, il sort sur le pas-de-porte, respire une bonne bouffée d'air pur, s'émerveille de ces paysages où les couleurs ne sont jamais les mêmes. Il fait le tour de son village fantôme, il ne croise que la jument de M. Clément. Il fait le plein d'énergie avant de retrouver ses pinceaux et sa toile blanche.